http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150516509.html
Question écrite n° 16509 de Mme Catherine Procaccia (sénateur du Val-de-Marne)
Mme Catherine Procaccia interroge Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la prévention de la myopie.
Le nombre de personnes myopes a doublé en Europe ces dernières années et cette hausse est particulièrement notable auprès des populations les plus jeunes.
Selon des chercheurs, les facteurs de la myopie ne seraient pas exclusivement génétiques mais aussi liés à l'exposition à la lumière naturelle du jour. Des expérimentations semblent prouver que passer moins de trois heures par jour dehors augmenterait les risques de myopie chez les jeunes.
Elle lui demande si le Gouvernement compte mener une campagne d'information et de sensibilisation sur ce sujet tant auprès des parents que des pédiatres et dans les écoles et ce sans attendre la confirmation scientifique de ces constatations, puisque favoriser les sorties des enfants à la lumière naturelle ne peut être que bénéfique.
Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée dans le JO Sénat du 04/02/2016 - page 422
Chez l'enfant, le dépistage des troubles visuels, en particulier des troubles de la réfraction, responsables de difficultés scolaires et de gêne dans la vie courante, reste de première importance du fait de leur prévalence élevée (20 %). Une myopie peut être diagnostiquée lors des examens médicaux réalisés régulièrement au cours de l'enfance qui ont pour objet, entre autres, le dépistage précoce des anomalies ou déficiences, notamment sensorielles, et dont, dans tous les cas, le résultat doit être consigné dans le carnet de santé de l'enfant. Le dépistage des troubles visuels est également pris en compte par le volet prévention de la stratégie nationale de santé.
Mais, la prévention intervient avant le dépistage. Comme l'a montré une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), le 15 septembre 2015, quarante minutes d'activité quotidienne en plein air, permettent de diminuer de 23 % la survenue de la myopie chez les enfants, d'où la recommandation de prévenir la myopie en incitant les enfants à jouer dehors.
La loi de modernisation de notre système de santé fait de la prévention le cœur du système de santé. Elle prévoit, dans un de ses articles, le déploiement d'un parcours éducatif en santé de la maternelle au lycée. La garantie d'une bonne santé à long terme passe par l'adoption, dès le plus jeune âge, de certains réflexes essentiels, en matière d'alimentation, d'hygiène, d'activité physique. L'école est le lieu idéal pour faire connaître ces gestes du quotidien et sensibiliser les enfants aux grands enjeux de santé. Ceci concerne tous les enfants et adolescents, dès leur plus jeune âge, quel que soit le lieu de leur scolarisation ou leur état de santé et vise à permettre à chaque enfant et adolescent « d'apprendre à prendre soin de soi et des autres » et d'éviter les conduites à risque.
Quant à la diffusion de l'information auprès du public, les messages contenus dans les plaquettes éditées et diffusées par l'institut national de la prévention et d'éducation à la santé (INPES) dans le cadre du plan national nutrition santé (PNNS) comme dans les « Recommandations sur l'alimentation et l'activité physique pour les enfants et les adolescents » et « j'aime manger, j'aime bouger » préconisent une activité physique régulière, notamment en milieu extérieur.